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La petite histoire de la qualité de l’air intérieur (QAI)

La qualité de l’air intérieur (QAI) est l’un des enjeux du 21 ème siècle dans le bâtiment. Entre restrictions à la circulation, pour cause de pollution de l’air, ou épisode de particules fines, la pollution de l’atmosphère est une réalité que nous avons tous, amèrement et concrètement constatée !

Ce qui est moins connu, c’est que l’intérieur de nos habitats est aussi excessivement pollué !

La prise de conscience de la pollution de l’air intérieur

Dès les années 90, des lanceurs d’alertes interpellaient les pouvoirs publics sur l’augmentation de certaines pathologies, comme l’eczéma, l’asthme, les infections ORL, etc. Ils émettaient alors l‘hypothèse que ces problèmes étaient liés à un défaut de qualité de l’air intérieur.

Parmi ces précurseurs, nous retrouvons le docteur Suzanne Deoux qui avec son livre le Guide de l’habitat sain donnait un véritable coup de pied dans la fourmilière en pointant du doigt l’effet « cocktail chimique » de nos airs intérieurs.

L’analyse du docteur Deoux?

Prises indépendamment les unes des autres, les innombrables émissions chimiques de nos matériaux de construction sont potentiellement anodines, mais en cumulant toutes ces émanations, la réaction est imprévisible mais bien à l’origine de l’augmentation de ces maladies…

Son livre listait alors un véritable inventaire à la Prévert de nos pollutions intérieurs :

  • Chimique avec les COV notamment (Composés organiques volatils), dont le formaldéhyde
  • Gazeuse : monoxyde, dioxyde de carbone et radon
  • Physique comme les particules, poussières et autres moisissures.

 Enfant portant masque contre pollution air intérieur

Une grande partie des matériaux employés alors était concerné : colle, peinture, produits d’entretien, panneaux de bois, isolant conventionnel, lambris, parquet, moquette, voilage, papier peint mais aussi désodorisant d’intérieur et encens par exemple.

L’origine de la concentration de ces polluants était double : grosse émanation de la part des matériaux et trop faible débit de ventilation permettant de les évacuer.

L’Etat se mobilise contre la pollution de l’air intérieur

L’année 2001 voit la création de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) par les pouvoirs publics et après plusieurs campagnes de mesures, le couperet tombe en 2006, avec la publication d’études affirmant que l’intérieur de nos logements est plus pollué que l’air extérieur !

Et ce, malgré les épisodes hivernaux de pollutions aux particules…

Plusieurs actions furent mises en place, et l’ANSES * publia en 2009 un rapport pour diminuer ces types de pollutions.

Concrètement cela aboutit en 2012 à la création de l’étiquette Emission dans l’Air Intérieur  (A+) et au futur étiquetage des produits d’ameublement sur leurs émissions en polluants volatils (de 2017 à 2020).

Cela a poussé les industriels fabriquant des matériaux incriminés à modifier leurs formulations pour prendre en compte les émanations toxiques et ainsi améliorer leurs classements.

Ce fût bénéfique sur les émissions de polluants de nos intérieurs mais malheureusement pas suffisant car un autre vecteur devait désormais être pris en compte !

En 2013, est entrée en vigueur la RT2012, la réglementation thermique obligatoire qui régit et limite la consommation des bâtiments neufs. Son but était de diminuer la consommation énergétique du secteur du BTP qui est fort énergivore ainsi que de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Pour limiter la consommation d’un bâtiment il est possible d’agir sur sa conception,  son enveloppe thermique et ses équipements, ainsi que sur son usage.

Quant à l’enveloppe thermique, augmenter l’isolation des parois est chose acquise comme procédure… Mais cela va de pair avec une bonne étanchéité à l’air. Un isolant et un bâtiment, ne fonctionnent correctement que lorsque qu’ils sont parfaitement étanches à l’air.

logo certification Aplus pollution air intérieur

Seulement, confiner les logements pour une efficacité thermique accrue, confine aussi les polluants à l’intérieur. Il faut par conséquent augmenter les débits de ventilation de manière à extraire plus d’air vicié qui, auparavant, était évacué et par la ventilation et par les fuites d’air incontrôlées.

De cette exigence d’étanchéité à l’air pour des raisons d’ordre thermique découle donc  une augmentation de la pollution intérieure.

Une bonne solution consiste donc à agir sur l’émission des polluants et sur la manière de les extraire de votre air intérieur.

Comment lutter contre la pollution de votre air intérieur ?

En choisissant des produits de construction les moins polluants possible : peinture sans COV, ou faiblement émissive avec COV naturels, panneaux de dérivé de bois et colles sans émanations toxiques, idem pour les lambris bois, parquets bois contrecollés et autres finitions naturelles !

Les mêmes critères de qualité s’appliquent pour les matériaux isolants, les bois de structure et tous les matériaux potentiellement en contact avec l’air intérieur.

En parallèle, il est primordial de ventiler correctement les bâtiments, de l’ordre de 0.6 à 1 volume/heure pour un habitat « standard » et éventuellement 0.3 à 0.6 volume/heure pour un habitat plus sensible à la qualité des matériaux utilisés.

Et pour éviter que ce taux de renouvellement d’air « important » ne vienne grever l’aspect thermique, optez pour une ventilation double flux performante à haut rendement et avec des filtres performants.

En combinant ces 2 actions, nous aurons des intérieurs sains et confortables.

Choix des matériaux de qualité et ventilation double flux pour résumer !

 

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail anciennement AFFSET :  Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail

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